François Quesnay (1694 – 1774)
Il était médecin de Louis XV et surtout connu comme le fondateur de l'école des Physiocrates, un courant économique du XVIIIe siècle en France, qui mettait l'accent sur l'agriculture comme source unique de richesse et prônait un gouvernement minimaliste respectant l'ordre naturel.
Les Physiocrates, influencés par des idées confucéennes et l'idéal d'un royaume agricole, défendaient des principes comme la liberté du commerce et une fiscalité unique sur la terre.
Les Physiocrates croyaient en un « ordre naturel » économique, où l’agriculture est la source première de la richesse, et où les lois économiques naturelles doivent être respectées.
Parmi ses disciples ou ceux qui gravitèrent autour de lui : le marquis de Mirabeau (père du révolutionnaire), Pierre-Samuel Dupont de Nemours, le Mercier de la Rivière, l’abbé Baudeau, etc.
Son œuvre emblématique, le *Tableau économique*, illustre cette vision systématique de l'économie.
- \"Sans la certitude de la propriété, le territoire resterait inculte.\" (Sans la certitude de la propriété, la terre resterait inculte.)
Cette phrase souligne l'importance de la propriété privée pour le développement économique.
- \"Laissez faire, laissez passer.\" (Laissez faire, laissez passer.)
Un slogan emblématique des Physiocrates, plaidant pour la non-intervention de l'État dans le commerce.
- \"Pauvres paysans, pauvre royaume.\" (Pauvres paysans, pauvre royaume.)
Elle met en évidence le rôle central de l'agriculture dans la prospérité nationale.
- \"To secure the greatest amount of pleasure with the least possible outlay should be the aim of all economic effort.\"
(Obtenir le plus grand plaisir avec le moins de dépense possible devrait être l'objectif de tout effort économique.)
Cette idée reflète une approche utilitariste de l'économie.
D'autres citations, comme \"Tel est le débit, telle est la reproduction\" (Tel est le débit, telle est la reproduction), insistent sur les flux économiques.
François Quesnay et les Physiocrates n'ont pas de lien direct avec l'école autrichienne d'économie (fondée au XIXe siècle par Carl Menger et développée par des penseurs comme Ludwig von Mises ou Friedrich Hayek), mais il existe des influences indirectes via la tradition libérale et subjective de la pensée économique.
Selon certains historiens comme Joseph Schumpeter, l'école autrichienne s'inscrit dans une lignée d'analyse subjective qui remonte aux scolastiques tardifs, passe par des économistes français comme Cantillon, Condillac, Quesnay, Turgot et Say, pour aboutir à Menger.
Les Physiocrates ont influencé les idées de liberté économique et d'ordre naturel, qui résonnent avec le concept d'ordre spontané cher à Hayek.
Cependant, les Autrichiens critiquent souvent les Physiocrates pour leur focalisation exclusive sur l'agriculture, les plaçant en conflit avec d'autres écoles.
Quesnay est ainsi vu comme un précurseur distant plutôt qu'une référence centrale pour les Autrichiens.
Murray Rothbard — il voit les physiocrates (et Quesnay) comme des précurseurs importants du libéralisme économique et il leur accorde un rôle positif dans la lutte contre le mercantilisme ;
Rothbard les cite explicitement dans des essais sur la préhistoire de l’école autrichienne. oll.libertyfund.org
Ludwig von Mises — évoque la pensée physiocrate en la replaçant dans l’histoire du libéralisme/économie politique et note certaines maximes populaires du XVIIIᵉ siècle liées à cette tradition. (Références à la physiocratie dans des commentaires historiques de Mises). Emerald+1
Friedrich Hayek — Hayek discute surtout Cantillon mais reconnaît des traits (division tripartite de la société, analyses pré-classiques) qui se recoupent avec ce qu’on attribue ensuite à Quesnay ; Hayek sert donc de pont intellectuel en montrant la filiation d’idées pré-classiques vers la pensée libérale ultérieure. oll.libertyfund.org
Carl Menger / Böhm-Bawerk — il n’existe pas (ou peu) de références directes et soutenues de Menger ou Böhm-Bawerk qui reprennent Quesnay comme source théorique centrale. Menger est plutôt situé historiquement comme fondateur d’une nouvelle rupture (théorie subjective de la valeur) ; les bibliothèques/archives note(nt) la place historique de Quesnay mais pas d’emprunt théorique massif.
Point de rupture majeur : les fondements théoriques divergent fortement. Les autrichiens (Menger → subjectivité de la valeur, rôle central de l’entrepreneur, théorie du capital) ne reprennent pas la thèse physiocrate fondamentale selon laquelle seule l’agriculture produit un surplus net. Les autrichiens développent des outils analytiques et méthodologies (marginalisme, action humaine, incertitude) qui n’existent pas chez Quesnay. Readings in Economic Thought+1
Influence indirecte : plutôt qu’une filiation doctrine-par-doctrine, on a une parenté d’esprit (préférence pour la liberté économique, critique du mercantilisme) et une héritabilité historique : Quesnay fait partie d’un substrat d’idées (économie politique du XVIIIᵉ) que les penseurs libéraux et certains autrichiens ultérieurs reconnaissent comme contexte ou antécédent.
Article Mises.org (portail autrichien) : “Physiocracy and Free Trade in 18th-Century France” — montre comment les physiocrates, Quesnay inclus, sont vus dans la tradition libérale ultérieure pour leur défense du libre-échange. Mises Institute
Rothbard (essais historiques) : il classe les physiocrates comme influence importante sur la tradition libérale ; Rothbard reprend Quesnay dans ses discussions sur la préhistoire de l’école.
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